lundi 22 mars 2010

La jalousie maladive qui fait souffrir

Au détour de certains tweets, on découvre certains blogueurs. Et parfois, on le regrette. On discerne des facettes que la plus compacte des poudres n’arrive pas à dissimuler : les figures cachées de blogueurs qui clament ne pas être passionnés par l’objet de leur blog ; et qui s’en vantent. Qu’ils parlent de rouge à lèvres ou d’Hi-Tech, ils veulent mettre plus de beurre dans leurs épinards que d’ardeur dans leurs écrits. Et si leur entreprise ne connaît pas la crise, leur contenu, si. À l’image d’un blog babillant et bêtifiant, où l’on parle cosmétiques avec autant de conviction que dans les pages d’Aujourd’hui, Windows Live. C’est que la beauté est un domaine où l’on a vite fait le tour ; forcément, sans valeur ajoutée, le blog devient poussif. Or, en se vendant entièrement à la publicité* en oubliant ses lecteurs, le blogueur ne blogue plus. Il se force pour l’amour seul de l’argent ; il se prostitue, en somme. Toute honte bue, ou plutôt plaquée derrière du fond de teint, et en dépit de ses jetons, l’auteur est fier de son rejeton. Car il a du succès. D’espace d’expression, le blog devient une machine à sous. Mais la monétisation du blog n’est pas un manque d’intégrité. En revanche, la tenue d’un blog à des fins uniquement lucratives l’est.

Quelle stupide manie de se croire entrepreneur ! Ce n’est pas parce que l’on assiste à des soirées mondaines que l’on est un Businessman, pardi. Malheureusement, dès qu’il est sujet d’argent, les rappels à l’ordre sur la qualité due aux lecteurs sont raillés. Les critiques seraient systématiquement les œuvres de pouilleux qui mangent du riz à chaque repas. Et souligner que cette attitude est indécente et profondément insultante à l’égard des nombreux abrutis qui constituent leur lectorat reviendrait à avouer, bon gré ou mal gré, sa jalousie.

Jalousie. C’est que la répartie Skyblog prend de l’ampleur !

Comprendre : les phrases stéréotypées des immondes fadasses boursouflées d’importance qui ont fait les beaux jours des blogs narcissico-perso-égocentrés se démocratisent. Désormais, les critiquent ne se heurtent plus au cliché systématique de la tolérance bienveillante, mais également à un titan de l’obtusion pure et simple : une supposée jalousie. Une prestidigitation orchestrée par l’association des greluches et des greluchons et parrainée par une méconnaissance absolue de la notion de réflexion. Un processus élémentaire qui métamorphose sommairement l’esprit critique en rage, n’en déplaise aux efforts de Pasteur.

Une théorie abracadabrantesque qui prouve que la stupidité est indubitablement liberticide. La cupidité également. Leur alliance engendre les conséquences de la tolérance abusive, en pire. Il n’est plus question d’esprit critique, mais de jalousie. Dans tous les cas, on envie. On ne peut qu’envier. Soit l’on est frustré et on le cache, soit on le proclame et on devient « trop sympa ». Groupie ou rageux, choisissez votre camp. Bienvenue dans le monde de la pensée unique où tout le monde est jaloux. Rageur. Envieux.

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