mardi 4 mai 2010

Moins que rien

J’arrive en bord de mer, c’est beau. Je déplie ma serviette que je pose sur le sable et je m’allonge. J’ouvre mon sac, je prends un stylo et une carte postale. J’écris à mon meilleur ami “Les vacances c’est le pied, une pensée pour toi, à bientôt”. Je pose la carte et sors mon agenda de la poche avant de mon sac. J’écris que je dois penser à acheter un timbre pour envoyer la lettre. Je remets le stylo, l’agenda et la carte dans le sac. Je ferme le sac qui est équipé d’une fermeture éclair. Je l’ai acheté à Décathlon. Je suis content de mon investissement. C’est un sac solide, robuste, et j’aime bien la couleur. Oui, j’aime bien la couleur. Je pense à un parasol, j’ai chaud, j’aurais du acheter un parasol pour les vacances. C’est pratique, cela protège du soleil. Si je m’expose trop longtemps, je risque d’avoir des problèmes de peau. J’essaie de faire attention. J’ai de la crème solaire. J’aime bien sa forme et en plus elle sent bon. Elle est bien. Oui elle est bien.

C’est agréable de penser à autre chose que les problèmes de boulot. Les vacances, c’est reposant, qu’est ce qu’on est bien. Enfin qu’est ce que je suis bien… à force de parler tout seul, j’ai l’impression qu’on est deux, sacré moi va. Sacré moi, oui. Je suis bien là, ce sable est assez confortable comparé à d’autres. Il est très beau en plus. Sa beauté et sa couleur, ainsi que les multiples couches de textures en font un spectacle admirable. J’adore. C’est un plaisir presque sensuel, je me caresse, je m’assoupis. Je vais aller me baigner moi. Je me redresse. Je prends appui avec mes mains sur le sable et je me lève. Je me secoue. J’ai du sable sur la peau. Je marche sur la plage pour aller dans l’eau. Je slalome entre les serviettes. Je suis à l’aise, je souris. Il ne faut pas hésiter à rentrer vite dans l’eau sinon cela peut durer longtemps. Le temps d’adaptation à la température est assez long. Mon corps doit être à 38 ou 37 degrés et la mer 18 degrés.C’est 20 degrés de différence, c’est énorme. Enorme.

Je sors de l’eau. J’ai nagé. J’aime profiter. J’aime la vie. Je vais aller passer mon corps sous la douche pour faire disparaître le sel. J’appuie sur un bouton, je me lave. C’est pas mal ces petites douches. J’ai bien choisi cette année. C’est un bon coin. C’est moderne. Je reviens sur ma serviette. Je vérifie que mon sac contient encore toutes mes affaires. Je m’allonge. Je sens quelque chose sous mon dos. Je passe ma main, c’est un coquillage. Vide. Seul restait le souffle de sa trace, le vestige de sa vie d’ici. Il est venu mourir sur cette plage, sur ma serviette après un long voyage. J’imagine de ces choses moi. C’est mon côté bohème du côté de ma mère. Ca me prend parfois. C’est étrange. Je préfère ne pas y penser ?

Je suis content d’être venu. Vraiment. Je ne regrette pas. J’étends mes bras vers le ciel. Je me prélasse. C’est bon. J’ai encore deux semaines à tenir comme cela. Je lance le petit coquillage avec mon bras gauche, un peu plus loin. À trois mètres à peu près, peut être un peu plus. Je n’ai pas trop la notion de distance. Cela doit quand même faire trois mètres, je ne sais pas. Je vais vérifier. Je n’ai pas d’instrument de mesure. Je m’allonge alors dans l’axe du coquillage. Je touche ma serviette avec les pieds. J’ai la tête dans le sable. Je mesure 1m72. Je prends la marque au dessus de ma tête et je refais la même chose en partant de cette marque. Dans l’axe du coquillage toujours, je reprends une marque. Le coquillage arrive au niveau des mes yeux. Sachant qu’il y a à peu près 10 cm entre mes yeux et le haut de mon crâne, j’effectue l’opération (172cm x 2) – 10cm. C’est égal à 334cm. Plus de trois mètres. Je déplace donc le coquillage de 30cm dans l’axe de ma serviette pour avoir raison.

Je rentre au camping, je prépare mon repas, je prends une douche pendant la cuisson. Après avoir dîné, je me repose. Après m’être reposé, je vais dormir. Je quitte tout mes vêtements sauf un tee shirt. Je dors avec mes tee-shirt. Je m’allonge sur le dos. Je croise les bras. Je ferme les yeux. Je me souhaite une bonne nuit et de faire de beaux rêves. Mes rêves, je ne m’en rappelle jamais.

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